Y a-t-il une place pour le racisme dans le jeu de rôle?

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Aujourd’hui, je voulais parler un peu de racisme dans le jeu de rôle (genre je suis pas du tout influencé par l’actualité lol). J’ai donc décidé que j’allais formuler ça comme une question de dissertation, et y répondre. J’entend déjà certains me dire : « Mais enfin Robin, le racisme, c’est mal ! Ça n’a pas sa place dans le jeu de rôle ! Et si t’es pas d’accord, t’es qu’un sale facho skinhead nazi d’extrême ultra droite du KKK ! »

Alors oui, le racisme c’est mal, je suis tout à fait d’accord. Mais c’est la seule chose sur laquelle on sera d’accord, parce que la réalité est plus complexe.

La place du racisme hors-jeu.

Déjà là-dessus on va se mettre d’accord, le racisme réel en hors-jeu n’as pas ça place dans le jeu de rôle. À ma table, si t’es raciste, tu dégages. Qu’est-ce que j’appelle racisme réel ? Pour moi, c’est ce qui touche a une ethnie réelle (les noirs, les asiatiques, les arabes, les blancs), et qui n’est pas tourné sous le ton de l’humour.

Pour mieux comprendre, voici, deux exemples :

Jean marie se ramène à ma table et dit « Alala, les noirs, toujours a foutre le bordel dans ce pays. » Je le dégage, et je pense (et j’espère) que vous aussi.

Par contre si Gérard se ramène et dit « Alala, les elfes, tous des salopes… Pardon, nyctalope. Hé hé! » Il reste et je pense même qu’on rigole de bon cœur a sa blague beauf, peu subtile, mais qui est une bonne référence à Naheulbeuk.

La place du racisme en jeu.

Pour moi, le racisme en jeu peut avoir sa place, mais je vais préciser ma pensée.

Le racisme en tant que blague.

Comme vous l’avez remarqué dans mes exemples, le racisme en tant que blague ne me dérange pas. C’est d’autant plus vrai quand il touche une race fictive. Cependant, il faut quand même que ça reste modéré, surtout si c’est aux dépens d’un joueur qui joue un personnage de cette race, parce que sinon, ça fini en harcèlement, et ça finit toujours mal.

Le racisme dans les univers de jeu.

Le racisme dans les univers de jeu a totalement sa place, et j’irai même jusqu’à dire qu’il est nécessaire pour la cohérence de l’univers. Je vais prendre pour exemple donjon et dragon (mais vous pouvez faire ce parallèle avec d’autre univers) :

Si des gens se font attaquer en permanence par des bandits orcs, n’est-il pas normal que ses gens prennent peur quand, dans le groupe de mercenaire devant régler le problème, on trouve un demi-orc ?

Dans la même veine, prenons l’univers d’Eberron, où, mis à part le Brélande qui accepte à peu près toutes les races même les plus exotiques, l’on trouve du racisme un peu partout. Et ça à du sens en soi. Que ça soit avec les changelins qui peuvent se changer en n’importe qui, provoquant une paranoïa compréhensible, les férals et leurs ressemblances avec des créatures garous dans un univers où ses fameuses créatures ont été chassées et tuées, ou même avec les forgeliers, une race artificielle faite de bois et de métal, qui viennent tout juste d’être reconnu comme des créatures avec une âme dans cet univers.

Comment « bien » utiliser le racisme ?

Maintenant que nous avons établi que le racisme peut avoir une place dans le jeu de rôle, il va de soi de préciser quel place il doit avoir.

Pour rendre détestable un personnage.

L’une des choses que le racisme sait bien faire, c’est rendre détestable quelqu’un. En effet, il suffit d’entendre une personne proférer des propos odieusement raciste pour tout d’un coup la placer dans la case « gros connard détestable ». Ainsi, si vous voulez que les gens à votre table détestent un personnage, rendez-le raciste. Cependant, faites attention, car ça peut être à double tranchant. Si vous avez à votre table des joueurs racistes, et que le personnage en question tient des propos auquel ces personnes croient, elles risquent au contraire de l’aimer.

Pour donner une consistance à l’univers.

Je vais reprendre mon exemple des gens qui se font attaquer par des orcs, et qui prennent peur quand un demi-orc arrive pour les aider. Quoi de plus normal ? Même si cette peur est irrationnelle, on ne peut pas leur en vouloir. Et justement, on peut les aider à passer outre. Ce qui peut être un objectif pour les joueurs (ou alors ils peuvent s’en foutre).

Pour créer un obstacle.

Votre groupe de personnages joueurs est constitué d’un tieffelin (une créature au trois quarts humaine, et à un quart démon), d’un demi-orc, d’un forgelier et d’un féral. Il peut être intéressant d’exploiter le fait que ses races sont souvent victime de racisme afin de mettre en difficulté votre groupe, et leur opposer un challenge d’un autre type que « vous affrontez une tarasque » ou « vous devez trouver les 666 clés de la porte des enfers pour pouvoir avancer dans le scénario ».

 

En conclusion, je considère effectivement que le racisme à une place dans le jeu de rôle, mais uniquement dans le jeu de rôle. Pas en dehors. Et que l’on peut l’utiliser comme un outil narratif comme un autre. N’hésitez pas à me dire en commentaire si vous avez des points d’accord, ou de désaccord, avec moi, si possible en argumentant comme je l’ai fait (pas comme Billy en somme).

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